Pour qu’il y ait une révolution, il faut créer une situation révolutionnaire !

Paru dans Atash (Feu) n° 132, novembre 2022, journal du Parti communiste d’Iran (marxiste-léniniste-maoïste)

Traduction non officielle

Texte original en farsi : www.cpimlm.org

Texte traduit en anglais : revcom.us

Le soulèvement national, qui s’est poursuivi sans relâche jusqu’à présent, laboure et irrigue le terrain pour une véritable révolution. Chaque homme ou femme qui tombe aux mains des sbires du [Guide suprême] Khamenei renforce l’unité de la volonté de renverser le régime. Avec chaque bond, les lignes politiques distinctes concernant l’avenir deviennent également plus claires. Les plus opprimés des opprimés de la société, les femmes, se sont levées et sont devenues des artisanes de la révolution, et une nouvelle génération se tient sur les épaules des sacrifices de trois générations au cours des 43 dernières années et est déterminée à gagner cette fois-ci.

L’idée que la révolution [de 1979] était une « catastrophe » a été écartée. Dans cette atmosphère fraîche et vivifiante, la léthargie et la soumission au statu quo qui s’étaient emparées de la société, corps et âme, ont disparu.

La voix de Marx résonne dans l’air : La révolution est une fête des opprimés ! Le sentiment de prendre en main notre propre destin est si fort que même lorsque nous enterrons nos proches qui ont sacrifié leur vie, nous nous réjouissons et faisons trembler les fascistes islamistes jusqu’à la moelle. Mais nous sommes loin de la révolution et de nombreux dangers nous guettent sur la route.

Il est donc plus urgent de clarifier les objectifs de la révolution et la feuille de route pour sa réalisation. Tout retard dans ce domaine entraînerait la perte de merveilleuses opportunités d’émancipation révolutionnaire qu’il est possible de mener à bien.

Pour que la tragédie d’il y a 43 ans ne se répète pas sous une autre forme, sous la bannière de la « révolution », une prise de conscience du caractère de la révolution et des conditions nécessaires à sa réalisation devra être encouragée et prendre racine parmi des millions de gens. Le critère est le fait que la révolution ne consiste pas à changer le régime tout en laissant les fondements du capitalisme intacts et en contrôle de la société.

Si, au lieu du régime des fondamentalistes islamiques, un gouvernement sous le nom de république ou de monarchie arrive au pouvoir pour consolider le système capitaliste, cette fois sans le titre de « République islamique », ce ne sera pas une révolution. Un changement de clique dirigeante mise en place par les gouvernements capitalistes-impérialistes du monde n’est pas une révolution – ils ont intégré ce régime dans leur ordre mondial pendant 43 ans, et peuvent le faire à nouveau.

La révolution est un changement historique qui se produit avec la participation consciente de millions de gens de différents secteurs de la société, en particulier au sien des classes opprimées et exploitées. Pour être plus précis, la révolution est le renversement du régime de la République islamique, de tout son appareil militaire et étatique, et de ses institutions idéologiques, dans une lutte totale et organisée de millions de gens conscients, afin d’établir un État socialiste.

Pourquoi un État socialiste ? Parce que c’est le seul État dont le but est d’éradiquer le mode de production capitaliste. Pourquoi le mode de production capitaliste doit-il être éradiqué ? Parce qu’il est fondé  sur l’oppression et l’exploitation de la majorité de la société et que son fonctionnement produit des divisions de classe, la pauvreté et le chômage, l’oppression des femmes, l’oppression des nationalités [minoritaires], des guerres dévastatrices et la destruction de l’environnement.

Le fondement de la République islamique est le mode de production capitaliste. Sa différence avec le régime du Shah est que, en intégrant la religion à l’État, ce régime a peint une auréole de sanctification éternelle sur l’oppression et l’exploitation capitalistes afin que ses victimes se rendent. Et si elles ne se rendent pas, il les accuse de « mener une guerre contre Dieu » et les supprime.

La République islamique n’est pas la seule à avoir une base économique capitaliste. Le monde entier est [actuellement] basé sur le système capitaliste-impérialiste. Une partie de ce système mondial est constituée par les pays capitalistes impérialistes (Europe, Amérique du Nord, Chine et Russie) et l’autre partie par les pays sous leur domination en Asie, en Afrique et en Amérique latine. La République islamique et tous les régimes oppressifs, tels que le régime du Shah, sont les produits de ce système mondial et sont intégrés dans ses structures du pouvoir.

La montée des fondamentalistes islamistes fascistes au Moyen-Orient, et aujourd’hui, des fascistes chrétiens aux États-Unis, découle du fonctionnement de ce système. Cette sauvagerie a [maintenant] créé la nécessité d’éliminer le capitalisme, de reléguer le système de classe à la poubelle [de l’histoire] et d’établir une société communiste. Si nous ne répondons pas à cette nécessité, les souffrances seront encore plus horribles, non seulement pour le peuple iranien, mais aussi pour toute l’humanité. Dans ces circonstances, c’est pire que de la folie de manquer l’opportunité que le soulèvement actuel a fourni pour la révolution.

Si notre approche à la révolution est autre que celle-là, nous ne parviendrons jamais à une société juste ; le sang versé dans les rues et les sacrifices du peuple auront été gaspillés. Cependant, il est possible de ne pas le gaspiller, car nous disposons de la science de la révolution qui explique pourquoi la révolution est nécessaire, ce qu’est la révolution et la voie à suivre pour la gagner. L’émancipation de la grande majorité des gens peut effectivement être réalisée par une telle révolution – même s’ils n’en sont pas conscients pour le moment.

La tâche et la politique d’aujourd’hui consistent à créer un puissant mouvement politique pour la révolution communiste, au milieu de la bataille qui doit se poursuivre jusqu’au renversement de la République islamique.

Connaître les obstacles sur la route et les surmonter

Sur le chemin tortueux à parcourir, il faut reconnaître les obstacles qui se présenteront afin de les éliminer. De nombreuses personnes emploient à tort le concept de « situation révolutionnaire » pour expliquer les conditions actuelles, alors que nous sommes très loin d’une situation révolutionnaire. Nous avons encore du travail à faire pour atteindre une telle situation. « La situation révolutionnaire » est un concept théorique important qui est expliqué par la science du communisme, et fait référence aux conditions qui rendent possible la victoire de la révolution. Bob Avakian résume trois conditions nécessaires pour une situation révolutionnaire :

— Une crise de la société et du gouvernement si profonde et si perturbatrice de la « manière habituelle des choses », que ceux qui nous gouvernent, depuis si longtemps, ne peuvent plus le faire de la manière « normale » que les gens ont été conditionnés à accepter.

— Un peuple révolutionnaire par millions, dont la « loyauté » à ce système est brisée, et dont la détermination à lutter pour une société plus juste est plus grande que la peur de la répression violente de ce système.

— Une force révolutionnaire organisée – composée d’un nombre sans cesse croissant de personnes, parmi les plus opprimés mais aussi dans de nombreux autres secteurs de la société – une force qui est fondée sur, et travaille systématiquement à appliquer, l’approche la plus scientifique pour construire et ensuite mener à bien une révolution, et vers laquelle les masses se tournent de plus en plus pour les diriger afin de réaliser le changement radical qui est nécessaire de toute urgence.

(Tiré de l’article« Quelque chose de terrible, ou quelque chose de vraiment émancipateur : Une crise profonde, des divisions croissantes, la possibilité imminente d’une guerre civile – et la révolution qui s’impose d’urgence. Une fondation nécessaire, une feuille de route de base pour cette révolution », par Bob Avakian).

Ces trois conditions n’évoluent pas séparément les unes des autres mais ont un rapport interactif dynamique. Dans la mesure où l’une d’entre elles progresse, elle se répercute sur les deux autres conditions, et l’évolution et le mouvement de la deuxième condition a un effet décisif sur l’état des deux autres conditions.

Examinons la première condition, à savoir l’émergence d’une crise profonde et paralysante au sein de la classe dirigeante. Quelle a été la « pratique courante » de la République islamique, qui a permis aux gens de s’habituer à l’accepter ? L’aspect le plus important est que c’est un gouvernement religieux dont le hijab obligatoire est l’un des principaux symboles. Une grande partie de la population ne croit plus que la société doit être gouvernée par cet ensemble de croyances et de processus, et à ses yeux, la République islamique a perdu toute légitimité pour gouverner.

La ténacité marathonienne du soulèvement qui a surgi de toutes les lignes de faille de la société a considérablement affaibli la capacité du régime à contrôler la société. Il y a eu de nombreuses divisions au sein du régime qui se sont intensifiées en raison du soulèvement en cours. Néanmoins, le régime n’a pas été scindé de l’intérieur.

Les différentes factions de la classe dirigeante sont parvenues à un consensus contre ce soulèvement (du moins temporairement), avec l’idée qu’elles vont d’abord le « contenir » et ensuite introduire certaines « réformes ». En fait, les porte-parole de ce « consensus » sont ceux qui étaient auparavant « empêchés de participer » et « empêchés d’être sélectionnés et élus » par la bande au pouvoir dirigée par Khamenei : des gens comme Larijani [ancien chef du parlement conservateur], Khatami [ancien président « réformateur »] et Behzad Nabavi [ancien député emprisonné et critique des élections].

Mais ils savent eux-mêmes que le seule moyen  qui reste pour la survie de leur République islamique est la répression. Ils sont alliés avec des gens comme Mostafa Mirsalim, « membre du Conseil de discernement de l’expédient », qui pense qu’un gouvernement religieux (théocratique) doit être maintenu, et que le hijab obligatoire et la répression des femmes sont essentiels à la préservation du régime religieux.

L’alliance qui s’est produite entre les différentes factions de la République islamique n’est pas seulement due à la peur du « lendemain » et de « l’exécution de tout le monde » aux mains de la population (comme l’a dit le gouverneur de Mazandaran). Ils veulent vraiment s’accrocher au pouvoir religieux. C’est pour ça que nous disons qu’il n’y a pas eu de scission dans la classe dirigeante. Une scission au sein de la classe dirigeante se manifesterait lorsqu’une aile ou une faction déclare que le régime religieux ne peut plus être maintenu et se met à agir en conséquence. En outre, la base fasciste organisée du régime, dont la force motivante est la religiosité, est toujours là.

Enfin, le régime bénéficie du soutien des puissances capitalistes-impérialistes telles que la Russie et la Chine qui ont désespérément besoin de dominer le « terrain de jeu » de l’Iran dans leurs rivalités mondiales avec les impérialistes occidentaux. Les deux parties à cette rivalité (l’Ouest et l’Est, soi-disant) n’hésiteront pas à faire de l’Iran le théâtre de guerres par procuration, comme c’est le cas en Ukraine. Ce sont ces facteurs, bien que contradictoires, qui ont empêché la classe dirigeante de la République islamique de se scinder.

Le but de donner une évaluation scientifique de la complexité de la situation est de souligner [qu’il est nécessaire de] de voir les tours et les détours de la route, afin de pouvoir déterminer nos tâches et nous préparer à avancer victorieusement.

Examinons la deuxième condition du développement d’une « situation révolutionnaire ». Déstabiliser complètement l’équilibre du régime et lier les mains de ses alliés impérialistes dépend entièrement de la deuxième condition, à savoir la création « d’un peuple révolutionnaire se comptant par millions ». Il ne suffit pas que de plus en plus des personnes rejoignent le soulèvement actuel; il faudra forger des millions de gens qui savent faire la différence entre une révolution et un changement de régime au profite de  quelques-uns, c’est-à-dire des gens qui ne sont pas prêts à accepter rien de moins que la révolution.

Un peuple révolutionnaire naît de la prise de conscience de l’objectif révolutionnaire et de la détermination à lutter pour cet objectif. C’est cette prise de conscience qui crée non seulement le courage nécessaire, mais aussi l’initiative, la planification et la compétence pour détruire les fondations de l’ancien appareil d’État, et pour la création pas à pas du futur nouvel appareil d’État.

Le soulèvement actuel a entraîné un grand changement dans la pensée de centaines de milliers, voire de millions de gens. La domination intellectuelle de la République islamique a été brisée à bien des égards. Un grand nombre de jeunes femmes et de jeunes hommes se rendent compte de leur mission et sont en train de motiver d’autres secteurs de la population à agir contre le gouvernement et pour la nécessité de faire des sacrifices à cette fin. La diversité régionale du soulèvement lui a donné une richesse étonnante et a créé une belle unité nationale qui est vitale pour gagner la guerre révolutionnaire à venir et construire la future nouvelle société. Bien que, malheureusement, le mythe du « patriotisme » et du « drapeau » soit encore fort dans l’esprit de nombreuses personnes, la suprématie perse sur les nations non perses a reçu un coup dur.

Le rôle des femmes en tant que force fondamentale dans la transformation radicale de la société est devenu un fait indéniable. Il s’agit là d’un formidable exploit. Mais il reste encore un long chemin à parcourir pour changer la façon de penser des gens. Les vestiges de la culture masculine/patriarcale et la suprématie de la « glorieuse terre de Perse » [chauvinisme] doivent être pris au sérieux, car ils sont encouragés et renforcés de mille et une façons.

Pour consolider les acquis actuels, il faut que des dizaines de milliers, puis des millions d’hommes et de femmes prennent conscience que l’oppression masculine/patriarcale est enracinée dans le système socio-économique appelé le capitalisme. Tant qu’il y aura un système capitaliste – qu’il s’agisse du régime de la République islamique, de la monarchie, d’une république démocratique ou de toute autre forme de gouvernement – il alimentera l’oppression des femmes et reproduira les relations sociales masculines/patriarcales et les idéologies décadentes qui y sont liées.

En se rendant compte de ce fait, on peut voir comment cette oppression sociale est entrelacée avec les distinctions de classe, la pauvreté, le chômage et d’autres relations sociales oppressives telles que l’oppression des nationalités minoritaires, les catastrophes comme les sales guerres régionales et impérialistes, ainsi que la destruction de l’environnement. Tout cela fait partie intégrante du tissu socio-économique du capitalisme. Tous ces faits dictent le contenu de la révolution nécessaire, et nous indiquent de quel type de leadership la révolution a besoin.

Nous arrivons à la troisième condition dans la configuration de la situation révolutionnaire. C’est-à-dire l’existence « d’une force qui est fondée sur, et travaille systématiquement à appliquer, l’approche la plus scientifique pour construire et ensuite mener à bien une révolution, et vers laquelle les masses se tournent de plus en plus pour les diriger afin de réaliser le changement radical qui est nécessaire de toute urgence. » (Bob Avakian, « Quelque chose de terrible, ou quelque chose de vraiment émancipateur », [Gras ajouté]).

Cette approche scientifique est la science du nouveau communisme, sur laquelle se base notre parti, le Parti communiste d’Iran (MLM), et notre devoir est d’agir de base pour la création et l’expansion d’une telle force.

Dans l’accomplissement de cette tâche, travailler sur la deuxième condition (créer un mouvement de millions de gens révolutionnaires) est décisif. Une fois qu’une telle force est créée, une guerre révolutionnaire peut être organisée pour [combattre jusqu’à] la victoire finale, avec une force qui croît constamment et des dirigeants révolutionnaires qui sont formés et testés. Aucune révolution ne peut réussir sans la prise du pouvoir politique. Sans le pouvoir, il n’est jamais possible de détruire l’ancien système socio-économique et de le remplacer par un système nouveau et juste.

Pour travailler sur les deuxième et troisième conditions, nous nous appuyons sur trois documents de base du Parti que l’on peut trouver dans toutes les publications du Parti ainsi que se canaux médiatiques. Aujourd’hui, cependant, ce que nous devons spécifiquement apporter aux gens ont les « Trois Directives » qui se trouvent au chapitre quatre du document « Le Manifeste et le Programme pour la Révolution Communiste en Iran ». Nous pouvons utiliser ces Directives de quatre façons :

1) Distribuer des informations au public sur ce que seront nos actions et mesures immédiates le jour suivant le renversement de la République islamique, afin d’éradiquer les racines du régime et d’ouvrir la voie à une société juste.

2) Utiliser les « Trois directives » comme un critère pour distinguer tous ceux avec qui on peut s’unir à la différence des forces politiques appartenant aux classes bourgeoises qui ont déjà l’intention de s’installer au pouvoir, lors de la chute de la République islamique [qu’il s’agisse] des monarchistes ou du Conseil de transition ou de toute autre institution qui revendique le droit de déterminer l’avenir de la société et son orientation.

3) Utiliser ces Directives pour créer de petites et grandes alliances militantes dans les quartiers, les usines, les villes, les villages et avec diverses syndicats… en vue de demain.

4) Mener des actions collectives pour réaliser chaque aspect de ces étapes pour faire de la République islamique une cible d’une lutte qui peut se mettre en œuvre dès aujourd’hui, et à chaque tournant du développement du soulèvement. Par exemple, défier les lignes rouges du régime concernant le hijab obligatoire et la ségrégation des sexes, ne pas respecter les pratiques religieuses, refuser de se présenter dans les chambres de l’injustice de la République islamique, faire pression sur les centres régionaux émettant les actes de naissance pour qu’ils délivrent des actes de naissance et des pièces d’identité aux Baloutches et aux Afghans. Et surtout, demandez la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques, etc.

En construisant un tel mouvement, nous pouvons commencer dès maintenant à développer les institutions clés et les fondations du futur gouvernement –d’en bas, en impliquant des millions de gens de différentes secteurs de la société, qui sont conscients des objectifs de cette révolution et y croient. Tout type de « gouvernement provisoire » devrait être l’expression de ces Directives et rien de moins. La révolution ne peut pas se limiter à une simple expansion du soulèvement actuel. Au contraire, ce soulèvement doit trouver sa voix claire en relation avec l’alternative future.

Les entités politiques bourgeoises, qui veulent imposer leurs perspectives et leur programme (comme les monarchistes Pahlavi et le Conseil de transition, etc.), disent qu’après le renversement de la République islamique, les détails de la future société et du prochain régime seront déterminés par une « assemblée constituante, composée de tous les points de vue » et qu’ensuite [tous se rendront] aux urnes ! Il n’y a rien de plus  démagogique hypocrite que ce populisme « démocratique ». L’entité sociopolitique qui comprend clairement son alternative future à ce moment-là précis contrôlera la composition de l’Assemblée constituante et les urnes. Il ne fait aucun doute qu’ils ont été très claires quant à leur propre alternative future et sont en train de préparer leurs alliances nationales et internationales.

Mais les gens ne savent pas [encore] clairement quelle alternative sera à leur avantage immédiat et à long terme ! Par conséquent, à partir d’aujourd’hui, nous devons clarifier les entités avec lesquelles nous nous allierons à l’avenir.

Le contenu de l’avenir souhaité et possible doit créer une alliance puissante

Pour ce faire, dès aujourd’hui, il faudra que les gens sachent quelle loi remplacera la Constitution, la charia et les lois civiques de la République islamique, afin de véritablement réaliser les droits essentiels à l’égalité, les droits politiques, économiques et sociaux pour toute la population, et en particulier les droits des femmes et des gens des nations opprimées.

Comment seront garanties la liberté de pensée et d’expression, la liberté de réunion, la liberté de la presse, la liberté de créer des organisations et des partis, le droit de grève et à la dissidence, la liberté d’être les critiques du peuple ? Comment les biens confisqués vont-ils être utilisés pour fournir des abris urgents, le traitement médical et l’éducation à tous, en particulier à ceux qui vivent dans des zones défavorisées ?

Dans quel délai les enfants travailleurs et les immigrants afghans pourront-ils bénéficier de leurs [nouveaux] droits ? Quel type d’économie permettra d’éradiquer l’oppression, l’exploitation, la pauvreté et le chômage, et empêchera la destruction de l’environnement ?

Il faudra que les gens découvrent, à partir de ce jour, ce qu’il adviendra des institutions militaires et de sécurité du régime. Comment la séparation complète de la religion et de l’État sera-t-elle mise en œuvre pour interdire l’utilisation de la religion sous quelque forme que ce soit dans l’infrastructure juridique, judiciaire, éducative et familiale ? Que ferons-nous des pactes militaires et de sécurité et des contrats économiques que la République islamique a conclus avec les puissances impérialistes ? Quelles forces, et avec quel type de politique, prendront le contrôle des garnisons, des ministères, des banques, de la radio et de la télévision, des communications, des industries, des barrages et de l’agriculture, et que fera-t-on d’eux ?

Que deviendront les institutions religieuses, les immenses terres agricoles appartenant au Jihad de la Construction et à l’Enterprise l’Imam Reza Sanctuaire Sacré [toutes les deux des entités multimilliardaires], etc. ? Qu’adviendra-t-il des barrages et des réservoirs d’eau ? Comment les Conseils de travailleurs et de paysans pauvres et sans terre de chaque région seront-ils constitués et quels seront ses pouvoirs ? Comment les Conseils de professeurs, d’enseignants, d’étudiants et d’élèves du primaire constitués pendant la révolution géreront-ils les établissements d’enseignement ? Et qu’en est-il de dizaines d’autres questions colossales et vitales liées au caractère et aux principes d’une société future souhaitable et possible ?

Nous ne pouvons jamais blâmer ou être surpris par des efforts des forces bourgeoises hors du pouvoir pour préserver leur système de classe. Mais il faudra briser leur slogan opportuniste « unité, unité », car la tâche vitale à l’ordre du jour que notre société cherche à atteindre nécessite le renversement de ce régime et l’établissement d’une nouvelle République socialiste – et rien de moins ! Les slogans opportunistes « d’unité, unité » ne servent qu’à faire reculer et à dissimuler cet effort, et nous ne pouvons le tolérer. C’est pourquoi, sans hésitation, nous promouvrons l’alternative de la révolution communiste parmi le peuple et ferons en sorte que son message clair et fort résonne et ait de l’influence dans tout le pays.

Ce n’est qu’en créant un Mouvement pour la Révolution avec un tel contenu et en créant un grand front uni autour d’un tel programme, que nous pourrons transformer les incroyables opportunités du soulèvement actuel, et des soulèvements plus importants à venir, en un pouvoir qui ouvre la voie à la construction d’une société qui aide le peuple à faire la transition vers un future bien loin des horreurs actuelles.